Les artisans d'Antsirabe
La fabrication de miniatures avec tout un tas d'objets recyclés ou détournés (canettes de soda, fils électriques, tuyaux de perfusion...) montre un vrai talent et une véritable ingéniosité, jusque dans les moindres détails.
Dans la pièce voisine de celle où officie Mamy, les brodeuses sont à l'ouvrage sur des motifs dessinés à main levée et brodés de cotons colorés.
L'atelier des 6 frères travaille une matière première originale mais répandue: la corne de zébu. La première étape consiste à séparer la corne de son os. Pour cela, on la fait chauffer assez longtemps puis on la frappe très fort sur le sol: l'os qui est à l'intérieur se détache de lui-même. Toujours en la chauffant, la corne devient alors malléable et on peut lui donner des formes très diverses pour en faire des sculptures, des ustensiles, des bijoux. Les différentes étapes de finition et de polissage lui donneront un bel aspect lisse et brillant.
Marcel et les bonbons "gasy": la cuisson est la première phase de fabrication. Marcel surveille une grande marmite posée sur un feu de bois ardent et armée d'un grand thermomètre. A l'intérieur, 10 kg de sucre, 3 l d'eau et 5 cm3 de jus de citron - le tout à porter à 160°.
Ensuite, tout va très vite: le liquide en ébullition est étalé sur une table en granit huilée, travaillé, malaxé, étiré. On y ajoute des parfums naturels. La coupe des bonbons est faite au fil ou aux ciseaux, les bonbons sont mis dans des sachets scellés à la bougie.
Bâtie sur un sol cristallin, la région d'Antsirabe renferme dans son sous-sol des richesses minéralogiques (pierres ornementales - quartz rose, jaspe, géode - pierres fines ou semi-précieuses - améthyste, topaze, tourmaline). Il existe des marchés aux pierres (Cercle Mess, Andraikiba), de nombreux tailleurs et lapidaires, des marchands ambulants.
La fabrication de papier naturel incrusté de fleurs (papier Antemoro) est également une spécialité locale. Composé d'écorce d'Havoha bouillie pendant une journée, écrasée dans un pilon puis mélangée à de l'eau, le substrat de base est ensuite réparti sur une toile tendue sur un cadre en bois. Le cadre est égoutté, des fleurs fraîches sont déposées sur le papier encore humide, fixées par une pâte légère, puis le tout est mis à sécher au soleil.
Soie sauvage et soie d'élevage sont travaillées et tissées pour faire des étoles, écharpes et lambas, tout cela à la quenouille et au métier à main en bois.
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