mercredi 25 janvier 2012

Trente ans après Le Nom de la Rose, Umberto Eco nous offre le grand roman du XIXeme siècle secret. De Turin à Paris, en passant par Palerme, nous croisons une sataniste hystérique, un abbé qui meurt deux fois, quelques cadavres abandonnés dans un égout parisien. Nous assistons à la naissance de l'affaire Dreyfus et à la création de l'évangile antisémite, Les Protocoles des Sages de Sion. Nous rencontrons aussi des jésuites complotant contre des francs-maçons, des carbonari étranglant les prêtres avec leurs boyaux. Nous découvrons les conspirations des renseignements piémontais, français, prussiens et russes, les massacres dans le Paris de la Commune où l'on se nourrit d'illusions et de rats, les coups de poignard, les repaires de criminels noyés dans les vapeurs d'absinthe, les barbes postiches, les faux notaires, les testaments mensongers, les confraternités diabolique et les messes noires.

Tout est vrai dans ce roman - c'est sans doute le plus surprenant - à l'exception de Simon Simonini (escroc, falsificateur, menteur, raciste, misogyne, assassin et amnésique), protagoniste dont les actes ne relèvent en rien de la fiction mais ont probablement été le fait de différents auteurs.

Umberto Eco nous fait ici redécouvrir l'histoire européenne du XIXeme siècle, où l'Italie moderne se crée dans le sang (avec un épisode succulent autour d'Alexandre Dumas), où Paris voit passer dans ses rues les Prussiens et les révolutionnaires, où tout le monde s'espionne, se trompe, se tue, et surtout où le mensonge a des répercussions particulières sur l'histoire de l'Europe toute entière.

Le Faux, thème au centre de la pensée d'Umberto Eco, est ici développé, décortiqué, sous toutes ses formes y compris littéraires.

Enfin, le Cimetière de Prague est un magnifique parcours gastronomique, digne du grand Dumas!

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