mardi 14 février 2012

Le passager

Mathias Freire, patron du service de psychiatrie aux urgences de Bordeaux. Ou Victor Janusz, SDF à Marseille. Ou Narcisse, peintre fou obnubilé par Courbet, qui croque sans cesse son autoportrait. Ou Arnaud Champlain, faussaire et séducteur. Ou François Kubiela, spécialiste de la gémellité... Tous ne font qu'un, identités imbriquées, fugues psychiques, voyageur sans bagage.
L'homme est-il coupable, dans l'une de ses vies, de crimes sanglants rappelant les grands mythes grecs du Minotaure, d'Icare ou d'Ouranos? Au fil des jours, le héros se débat pour découvrir la vérité, en échappant à la police et à de mystérieux tueurs, et pour retrouver sa mémoire. Sa seule alliée, la jeune, ambitieuse et torturée capitaine de police Anaïs Chatelet, qui elle aussi fuit le souvenir et la présence d'un père tortionnaire lors des années noires du Chili.

L'amnésie d'identité ou syndrome du voyageur sans bagages appartient aux amnésies rétrogrades. C'est la mémoire des faits avant l'affection qui est atteinte (amnésie rétrograde) tandis que la mémoire antérograde (depuis l'affection) est respectée. Le sujet a la capacité de constituer de nouveaux souvenirs, l'encodage et le stockage des informations semblent indemnes. En revanche, il est incapable d'accéder au catalogue des images élaborées avant l'affection. Il s'agit avant tout d'une pathologie de la restitution et non du stockage des informations. Comme si le module centralisant, vérifiant et organisant les informations était déconnecté des autres structures cérébrales.

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