Les Sakalava sont un groupe ethnique ou plutôt culturel de
Madagascar occupant la majeure partie de la frange côtière occidentale de
l'île, depuis la région de Tuléar au sud jusque dans la région du Sambirano au
nord. En réalité, les Sakalava ne constituent pas un peuple homogène mais un
ensemble d'ethnies diverses ayant fait partie d'un ancien empire apparu dans la
seconde moitié du XVIIe siècle.
D'après les traditions, les chefs de clans (andriana) fondateurs
du royaume sakalava sont les princes maroseranana (ceux possédant de nombreux
ports) de la région de Fiherenana, actuel Tuléar. Ces derniers sont eux-mêmes
issus des clans zafiraminia du sud-est de l'île que beaucoup considèrent comme
des Blancs, peut-être d'origine arabe. Toujours est-il qu'en contact avec les
traitants européens dont ils obtiennent des armes, en échange avant tout d’esclaves,
ils soumettent rapidement les autres princes du voisinage, à commencer par ceux
du sud, en zone mahafaly. Le véritable fondateur de la puissance sakalava est
Andriamisara dont le fils, Andriandahifotsy (« le Prince blanc ») étend ensuite
l'autorité vers le nord jusqu'au-delà du Mangoky. À leur tour, les deux
successeurs de ce dernier, Andriamanetiarivo et Andriamandisoarivo poursuivent
leur conquête jusque dans la région de Tsongay, actuel Majunga. Cependant dès cette
époque l'unité de l'empire se brise, à un royaume du sud ou Menabe s'oppose le
Boina du nord. Par la suite, le morcellement continue encore, malgré une
extension de la puissance des princes du Boina jusque dans l'extrême nord, en
pays antakarana.
Son processus de formation permet ainsi d'expliquer la
grande diversité du monde sakalava dont les diverses parties continuent partout
à perpétuer les particularités d'origine de chaque région, que ce soit du point
de vue culturel ou linguistique. Sur ce dernier plan, le seul véritable facteur
qui unifie les différents dialectes sakalava est leur commune appartenance au
sous-groupe occidental des langues de Madagascar, les distinguant des langues
du centre et du littoral oriental.
L'origine même du nom sakalava, ainsi d'ailleurs que sa
véritable signification, fait encore l'objet de controverse. Ainsi, les
traditions merina font état de multiples harcèlements de bandes sakalava contre
leurs villages dès le XVIIe siècle et durant tout le XVIIIe , mais sans que
l'on puisse s'assurer que ces dernières avaient un rapport direct avec les
habitants des royaumes de la côte. En fait, il semblerait surtout que dans ce
cas, ce terme servait d'appellation générique pour désigner toutes les
populations nomadisant dans les territoires peu habités entre le pays merina et
le littoral occidental de l'île.
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