samedi 5 novembre 2011









Retour à Tana par la RN7, halte après Antsirabe pour faire le plein de légumes gorgés de soleil!







vendredi 4 novembre 2011

PK259 Ambositra

Dernière étape sur le retour vers Tana!

Le village a été autrefois un important centre Betsileo. Ambositra peut être traduit par "où il y a beaucoup de boeufs" mais aussi "où il y a beaucoup d'eunuques". Cette deuxième interprétation est liée à un fait historique. Le village Betsileo d'alors fut détruit par les Merina qui déportèrent une partie de ses habitants. Certains de ces déportés furent alors châtrés.

L'intérêt d'Ambositra aujourd'hui réside essentiellement dans son artisanat. La proximité des pays Zafimaniry et de la forêt de l'Est en ont fait la capitale du travail sur bois. Les influences Zafimaniry et Betsileo sont importantes et se retrouvent à travers les motifs traditionnels géométriques et les éléments de la vie quotidienne. Il existe de nombreux ateliers spécialisés dans la gravure, la sculpture sur bois et la marqueterie (à visiter, Jean & frères).

Nuit au Motel Violette, et en route pour rentrer à la maison.


mardi 1 novembre 2011

PK354 Ambohimahasoa








Forêt d'Ialatsara

Cette forêt est située à 5 km au nord d'Ambohimahasoa. Station forestière depuis 1934, elle n'est plus aujourd'hui en continuité avec le corridor oriental, mais dispose d'une faune et d'une flore résiduelles. La forêt primaire originelle occupe 835 ha sur les 2500 ha que compte la zone Est de la station forestière, la savane arbustive et herbacée 412 ha, le reste étant peuplé d'espèces importées (eucalyptus, acacias, pins).
On y rencontre des lémuriens (Propithèques à diadème, Hapalemur aureaus, Hapalemur griseus), des oiseaux (coua bleu, coua coureur, perroquet vazaha, Accipter) et une flore variée de fougères et d'orchidées.

Après une randonnée de près de 3 heures, un déjeuner au lodge Lemur's Forest Camp s'impose. Ici, ni électricité ni eau courante. La cuisine (excellente au demeurant) cuit dans de grandes marmites sur feu de bois à l'extérieur, des bungalows de bois sont répartis sur la colline. Le cadre est agréable et sain.
Les thermes de Ranomafana

Vieille station thermale décrépie, qui fut autrefois très certainement splendide, il reste à Ranomafana une très grande piscine (plus de 20 m de long) d'eau chaude naturellement - très chaude, à notre grande surprise - venant directement des sources de montagne.

Le plaisir d'un massage sur les hauteurs des thermes vient compléter ce tableau de bien être.









Le jardin botanique de Kelilalina

A 12 km de Ranomafana, ce jardin botanique comprend toutes les plantes endémiques de l'Est et du Sud de Madagascar, Anthuriums, palmiers, fougères et, depuis peu, arbres fruitiers.
Caméléons, boas, grenouilles, oiseaux y sont des invités permanents.


















Le parc national de Ranomafana a été créé en1991 pour protéger une forêt sempervirente qui présente deux écosystèmes: la forêt dense de basse altitude et la forêt montagnarde. Ce parc a une superficie totale de 43549 ha. Le relief, montagneux et accidenté, s'étend d'une altitude de 400 a 1417 m.
Le climat est de type tropical humide et pluvieux, favorisant la naissance de nombreux cours d'eau qui prennent leur source dans les massifs du parc, formant rivières et cascades. La rivière Namorona est encaissée avec une forte déclivité. Le climat tropical humide se caractérise par des précipitations annuelles de 2600 mm et une saison sèche inexistante (200 jours de pluie par an).

La faune et la flore figurent parmi les plus variées avec des espèces uniques au monde. Lianes, plantes herbacées et arbres à latex à feuilles persistantes constituent une bonne partie de la flore, agrémentée de diverses plantes médicinales et de plusieurs variétés d'orchidées, des plantes carnivores et des fangeons géants.

26 espèces de mammifères ont été recensées dont 2 espèces de lémuriens d'une grande rareté (Hapalemur à nez camus et Hapalemur doré; ce dernier n'a été découvert qu'en 1987). L'avifaune comporte 96 espèces d'oiseaux dont des espèces rares comme l'Autour de Henst, la Mésite unicolore, le Rollier terrestre Leptosome ou le Rollier de Crossley. On trouve également 8 espèces de chauves-souris, des rongeurs, des reptiles (dont l'Uroplatus Phantasticus - voir photo - de la famille des geckos et qui ne mesure pas plus de 2 cm), des batraciens, des poissons (anguilles), des araignées de belle taille, des papillons.

Le circuit Varibolomena fait 15 km (3 heures de marche) et est réservé aux bons marcheurs. Il permet de sillonner la forêt secondaire en passant par la cascade de Sakaroa et de pister les lémuriens.

PK423 Ranomafana








Ranomafana est située entre le pays Betsileo et le pays Tanala (ceux de la forêt) et doit son nom à une source d'eau chaude ferrugineuse dont les bienfaits dans diverses affections, notamment rhumatismales, sont depuis longtemps reconnus.
Le lodge Domaine Nature est aux portes du parc, à proximité de la cascade qui inonde l'univers sonore et au milieu d'une dense forêt tropicale humide qui envahit l'univers visuel (en photo la vue de notre bungalow). Des bungalows disséminés dans la montagne, et au dîner des écrevisses.
Encore plus de deux heures de marche dans l'autre sens et c'est le retour à Antoetra, les traits tirés les pieds poudreux.

La descente vers le lodge, en 4x4, se fait dans le plus grand silence!

Tout le long de la piste, dans une grande coulée sédimentaire sablonneuse, les chercheurs d'or creusent le sol profondément, transformant la terre en un véritable gruyère.







Après plus de deux heures de marche à partir d'Antoetra, en plein soleil, et une pause pique-nique, le village d'Ifasina permet enfin d'apprécier l'architecture traditionnelle des cases Zafimaniry. Les maisons entièrement en bois sont couvertes de dessins géométriques qui replacent l'individu dans son groupe social: ainsi les tanamparoratra, toiles d'araignée, symbolisent les liens familiaux; les papintantely, rayons de la ruche (alvéoles losanges) représentent la vie communautaire.

La maison Zafimaniry est toujours orientée Nord-Sud et son agencement répond à la tradition et est immuable. Dans le coin Sud-Ouest, le lit des parents. Dans le coin Nord-Ouest les ustensiles de cuisine. Dans le coin Nord-Est la cage des poules. Dans le coin Sud-Est les nattes roulées (il est interdit de manger dans ce coin là sous peine de s'étouffer). Le foyer sur lequel repose en permanence une marmite se trouve au centre et au Nord de la pièce. Enfin, l'endroit où l'on mange et où l'on dort après avoir déroulé les nattes se trouve au centre et au Sud. Ainsi sont les maisons Zafimaniry.

Région refuge d'un peuple en fuite devant la conquête Merina, le pays Zafimaniry a conservé de nombreux traits de civilisation Merina du XVIII° siècle et Betsileo du XIX° siècle (mode de vie, construction des maisons, aménagement des rizières...). La région reste particulièrement pauvre et la déforestation y sévit depuis des décennies. Les cultures sur brûlis dévastent la forêt secondaire qui part en fumée et le sol devient rapidement stérile: au bout de deux à trois ans, il ne donne plus rien.

Les sentiers du pays Zafimaniry sont parsemés de pierres dressées en hommage aux ancêtres: les tsangambato, sur lesquels des offrandes sont déposées dans des cornes de zébu (miel, pièces de monnaie, rhum local).

Pour les évènements importants un animal est sacrifié sur les pierres. Chaque pierre levée correspond à un membre de la famille décédé (ce n'est pas un tombeau, mais simplement un autel).
Chaque monument appartient à une famille, et ils sont dispersés dans la montagne.


















Le pays Zafimaniry est connu pour ses magnifiques villages accrochés au flanc des montagnes, pour son peuple et son art de travailler le bois. Cette habileté exceptionnelle a été reconnue par l'UNESCO en 2003 et inscrite comme chef d'oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité. Le savoir faire Zafimaniry est à l'origine notamment de maisons assemblées sans le moindre clou, aux portes et aux volets finement sculptés.

La situation de cette région sur les hautes terres de Madagascar, son relief accidenté et ses reliques dans les forêts d'altitude sont très typiques. Le village d'Antoetra (qui se présente comme la capitale Zafimaniry) est le point de départ d'un vaste réseau de sentiers qui relient les villages Zafimaniry entre eux. Antoetra est le premier et le plus important village Zafimaniry.

Pour rejoindre les autres villages, à plusieurs heures voire plusieurs jours de marche, il faut s'élancer dans les montagnes avoisinantes par des sentiers abrupts et arides. Nous avions décidé de pousser jusqu'au village suivant, Ifasina, à plus de deux heures de marche d'Antoetra (l'aller et retour nous prendra 5 heures au total).

PK286 Antoetra et le pays Zafimaniry










Après avoir passé Ambositra au PK259, suivre la RN7 jusqu'au village d'Ivato centre (15 km) puis prendre la piste à gauche en direction d'Antoetra (12 km).
A quelques kilomètres sur la gauche, l'éco-lodge "Sous le soleil de Mada" où Brigitte et Marco nous attendent. De ravissants bungalows entièrement construits en bois d'eucalyptus par des artisans Zafimaniry, que nous ne retrouverons que le soir, autour d'un rhum arrangé plutôt bienvenu après les efforts intenses et la chaleur de la journée. Mais pour le moment, perception du pique-nique préparé par Brigitte et direction Antoetra, premier village Zafimaniry!









Le lac Tritriva

Après avoir pris la route de l'Ouest (RN34) en direction de Betafo sur 6 km, on tourne à gauche pour arriver au lac Andraikiba, puis on poursuit l'ascension sur 14 km vers le Mont Tritriva. La piste est en mauvais état et la progression assez lente vers Belazao. D'origine volcanique, ce lac de cratère situé à 1800 m d'altitude, aux eaux d'un vert opaque, a une profondeur de 160 m.

Emmanuel nous guide sur le chemin qui fait le tour du lac et en raconte les légendes.
Un couple d'amoureux - Rabeniomby et Ravolahanta - se suicida dans ce lac parce que leurs parents n'acceptaient pas leur union. Noyés ensemble pour rester liés à jamais, deux arbres entrelacés sortant de la roche marquent leur amour sacrifié.
Ce lac représente aussi la forme de Madagascar.
Le lac "sacré et mystérieux" est interdit à la baignade si l'on a mangé de la viande de porc dans la journée. Emmanuel raconte encore qu'un Chinois a essayé de défier ce mythe mais qu'il s'est noyé dans le lac et qu'on n'a jamais retrouvé son corps.
Les eaux du lac montent à la saison sèche, et descendent à la saison des pluies; un siphon le relie au lac Andraikiba. Enfin, toujours selon Emmanuel, le commandant Cousteau (mais ne serait-ce pas plutôt son fils) est venu plonger dans ce lac dans lequel ne vit aucun poisson, mais il n'a pu aller au-delà de 28 mètres, l'eau étant trop froide.

A. Carrier, dans ses Annales de géographie de 1914, le décrit ainsi:
"Il faut citer le merveilleux lac de Tritriva, lac de cratère d'explosion, situé dans le fond d'une cuvette. Les bords très élevés de l'entonnoir sont constitués par des produits de projection, et à la base on voit la roche granitique percée comme à l'emporte-pièce. Le lac a la forme d'une ellipse; sa profondeur est très grande (150 m environ d'après le Révérend P. Baron); dans la direction du grand axe, on aperçoit fort bien une faille dans la masse de la roche granitique sous-jacente, marquée du reste un peu plus loin par deux cônes minuscules, de véritables volcans de poche."