1922. Le capitaine Lucien Domèvre, un jeune officier
méhariste en poste au Levant, alors sous mandat français, a été blessé dans des combats contre des tribus bédouines. Soigné à l’hôpital
Saint-Charles à Beyrouth, il s’éprend d’une jeune infirmière, Michelle, fille
du colonel Hennequin. Ce dernier croit bien faire en obtenant que son futur
gendre soit nommé à Beyrouth au deuxième bureau.
Homme droit et patriote, habitué à la dure vie du désert,
Domèvre va découvrir la douce vie coloniale du Levant, cette brillante et riche société cosmopolite adonnée au plaisir, et s’y
perdre. Le capitaine Walter, héros méhariste, ami de Domèvre, la décrit ainsi
: « le matin, une heure de bureau, pour la forme ; l’après-midi, citronnade et
tennis avec les petites jeunes filles aigres; à sept heures, cocktail avec les
femmes mariées plus ou moins jeunes ; la nuit, whisky, et les filles de
music-hall à qui tu iras demander la dispersion du vague à l’âme que t’auront
laissé tes flirts du jour. » Sans compter les intrigues, dont celle de l’alter
ego britannique de Domèvre, le pittoresque major Hobson.
Domèvre va surtout rencontrer la comtesse Athelstane Orlof,
mystérieuse Anglaise, veuve d’un diplomate russe, admiratrice de l’aventurière
lady Esther Stanhope. Elle possède l’étonnant château du Kalaat-el-Tahara,
ancienne forteresse franque des Templiers. Toujours prise entre pouvoir et opulence, la châtelaine du Liban collectionne les amants; Domèvre ira jusqu’à tout sacrifier pour Athelstane:
Michelle, sa fortune et son honneur.
Avant de sombrer dans la folie, il sera secouru in extremis par l'altier Walter, qui saura ramener Domèvre vers le désert et la virile amitié des méharistes.
Les couleurs, la lumière, les odeurs du Liban se retrouvent toutes entières dans ce romans qui pourrait presque se dérouler de nos jours.
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