samedi 7 janvier 2012

A la recherche de John Dee

















Mathématicien, physicien et astrologue anglais, John Dee est né le 13 juillet 1527 à Londres et mort en décembre 1608 à Mortlake dans le Surrey. Il a consacré une grande partie de sa vie à l'étude des mathématiques, mais aussi de l'alchimie, de la divination et de la philosophie hermétique.

Il entre en 1542 au Saint John's College de Cambridge, dont il sort diplômé en 1548. Il devient membre du Trinity College de Cambridge à sa fondation, en 1546, et approfondit ses études scientifiques lors d'une brève visite sur le continent en 1547, puis de 1548 à 1551, lorsqu'il suit les cours des mathématiciens et cartographes Pedro Nunez, Gemma Frisius, Abraham Ortelius et Gerhard Mercator. Après avoir donné des cours à l'Université de Paris, dans des salles combles, alors qu'il était à peine âgé de 20 ans, John Dee refuse une chaire de professeur de mathématiques à la Sorbonne en 1551 et un poste similaire à l'université d'Oxford en 1554, espérant probablement obtenir un poste officiel auprès de la Couronne britannique.

De retour en Angleterre, et rapportant avec lui une importante collection d'instruments mathématiques et astronomiques, John Dee s'attache à la cour royale et donne des cours de sciences mathématiques aux courtisans et aux navigateurs. Il devient conseiller et astrologue de la reine Marie Tudor. Cette activité lui vaut un séjour en prison en 1555, sur une accusation d'exercice de la magie, mais il ne tarde pas à être libéré. Après le couronnement d'Elizabeth I en 1558, John Dee devient conseiller scientifique et médical de la reine (c'est lui qui choisit la date du couronnement de la reine). Au milieu des années 1560, il s'établit à Mortlake, près de Londres, où il construit un laboratoire et constitue la plus grande bibliothèque privée d'Angleterre, qui compte plus de 4000 volumes (dès 1556, il avait présenté à la reine Marie un projet de création d'une bibliothèque nationale ayant comme vocation la conservation de vieux livres et manuscrits. Ce projet n'avait pas été retenu). John Dee ouvre sa bibliothèque aux érudits et aide de nombreux médecins qui viennent lui demander conseil. Il contribue personnellement à la préparation de nombreuses expéditions anglaises en enseignant aux capitaines et aux pilotes les mathématiques appliquées à la navigation, en leur préparant des cartes et en leur fournissant divers instruments de navigation. Il se pose en défenseur d'un empire britannique (dans "Perfect Arte of Navigation", 1580).

Vers 1579, Dee devint de plus en plus insatisfait de son avancée dans l'apprentissage des secrets de la nature. Il se tourne alors davantage vers le surnaturel (boule de cristal, médiums, transmutation des métaux). En 1583, John Dee et ses deux médiums partent pour la Pologne où ils sont reçus par l'empereur Rodolphe, protecteur des alchimistes, de Dürer, Arcimboldo, Tycho Brahé, Kepler et nombreux autres.

Revenant à Mortlake six ans plus tard, il découvre que sa bibliothèque a été ravagée et que la plupart de ses précieux objets ont été volés. Il demande l'aide de la reine qui le nomme directeur du Christ's College de Manchester en 1596.

En 1598 il retourne dans sa vieille maison de Mortlake. Après le décès d'Elizabeth (1603), le roi James I, opposé à tout ce qui est relié au surnaturel, ne lui offre aucune aide. Dee vit donc ses derniers jours à Mortlake, dans la misère, et meurt en 1608 (il n'y a aucune trace de sa tombe ou des registres d'état civil).

Dee était un homme pieux, véritablement chrétien, mais son christianisme était profondément influencé par les doctrines hermétiques platoniciennes et pythagoriennes, dominantes pendant la Renaissance. Il pensait que les nombres étaient à la base de toutes choses et qu'ils étaient la clé du savoir.

On lui doit la monade hiéroglyphique, et de ses conversations avec les anges il sortira un alphabet occulte, l'alphabet énochien.

John Dee, génie absolument fascinant et captivant, était considéré comme un maître espion par Elizabeth qui a utilisé ses services dans ce domaine. Ainsi Dee créa-t-il le signe 007 pour signer les correspondances privées échangées entre lui et la reine. Les deux cercles symbolisent ses propres yeux (il est ainsi les yeux de la reine). Ils sont entourés de ce qui peut être considéré comme un 7 allongé, ce nombre, hautement symbolique pour Dee, étant sacré et censé porter chance.

John Dee a inspiré de nombreux auteurs et personnages de fiction, en donner la liste complète serait fort long, mais on peut citer l'incontournable James Bond de Ian Fleming (la signature de Dee inspira le fameux 007), le Prospero de William Shakespeare, L'Abomination de Dunwich de Lovecraft, Le Pendule de Foucault d'Umberto Eco, et, bien sûr (pour Alex) l'Illusion de Drake dans le jeu Uncharted3!

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