samedi 7 juin 2014

22/11/63

Est-il trop tard pour sauver le président Kennedy ? Pour dévier la balle de son assassin, ce fameux 22/11/63, à Dallas? Questions absurdes, insensées. A moins de savoir comment voyager dans le temps. Chez H.G. Wells (La Machine à explorer le temps), pour tromper les lois de la physique, on grimpe dans une machine pleine de boutons et de pistons. Dans Retour vers le futur, film de Robert Zemeckis, c'est une voiture boostée au plutonium. Rien de tout cela chez Stephen King. Le romancier s'approprie le plus classique des thèmes de la science-fiction comme il traite tout le reste, spectres, loups-garous et autres cauchemars de l'imaginaire collectif : en le dissimulant au creux de la réalité la plus triviale. Ici, une simple gargote à hamburgers. Au fond de la réserve, derrière les cartons et les bouteilles de ketchup à la mode du XXIe siècle, se trouve un étrange accroc dans le tissu du temps. Il suffit de quelques pas de plus pour faire un grand bond en arrière... vers 1958.

Avant d'aller affronter, en bon citoyen, un des plus grands traumas de l'histoire américaine, Stephen King se donne en effet... le temps. Son héros, Jake Epping, débarque cinq ans trop tôt, bien au nord de la funeste Dallas. Tout commence en fait dans l'Etat du Maine, évidemment, la terre natale de l'écrivain et le théâtre de presque tous ses romans. A l'épicentre de son propre imaginaire. Parce que les malheurs du monde peuvent attendre encore un peu, l'écrivain nous offre une excitante rétrospective maison : la première mission de Jake Epping — empêcher d'autres meurtres moins illustres — le mène à Derry, une petite ville fictive que les lecteurs de King connaissent bien. C'est là, entre autres, que se tapissait l'horrible clown de Ça (1986), tueur d'enfants dans les ténèbres des égouts. Et si cette histoire-là n'a rien à voir avec celle qui nous occupe, le visiteur venu du futur y sent tout de même confusément le danger : « Quelque chose allait mal dans cette ville... » Mieux, il y croise des personnages familiers : Beverly et Ritchie, les gracieux adolescents de Ça, paraissent au détour d'une page, comme un cadeau inattendu, de brèves retrouvailles pleines de charme et de tendresse.

22/11/63, et ses quelque bouillonnantes neuf cents pages, c'est avant tout le voyage intime d'un écrivain dans son propre univers, la somme de ses passions et de ses hantises. Tous ses thèmes sont là, si présents, si soigneusement développés qu'on craindrait presque un livre-testament. Outre un héros qui veut infléchir le cours de l'Histoire, comme dans Dead Zone (1979), on y voit des mâles abusifs, fêlés, violents, tel le propre père de l'écrivain, premier ogre, longtemps avant le Jack Torrance de Shining (1977). On y parle d'alcoolisme, un fléau subi et combattu autrefois par l'écrivain, et d'écriture. Et d'adolescents, qui auraient pu croiser l'infortunée Carrie (1974), ou la bande de copains de Stand by me... Sur l'air du même rock à l'ancienne qui baigne toute son oeuvre.

En 1958, quand chantaient les Everly Brothers, les McGuire Sisters ou les obscurs Danny and the Juniors, Stephen King avait 11 ans. Trop jeune pour voir l'époque avec les yeux de son personnage, mais assez pour se souvenir. Au gré du voyage, il sonde ses propres fantasmes, et ceux de ses compatriotes. Voici donc les glorieuses fifties, période d'insouciance et de plein emploi, où personne ne ferme sa porte à clé, où le prix du plein d'essence est dérisoire, où la bière et le lait ont encore le goût suave de l'authentique. Bref, nous voilà plongés dans les moindres détails dans cet âge d'or flingué en même temps que Kennedy, le 22 novembre 1963. King, comme toujours, prend le temps de bâtir tout un monde, de créer une immersion totale. Mais il n'est pas dupe de ce temps jadis pour lequel « les Américains éprouvent beaucoup de nostalgie. Peut-être parce qu'ils ont oublié à quel point le passé puait, commente son héros. Ou parce qu'ils n'ont jamais envisagé cet aspect-là des Pimpantes Années 50 ». L'odeur de la fumée toxique des usines tournant à plein régime. Du tabagisme universel et forcené. Mais pas seulement : les années 50 puent le sexisme, la pudibonderie, la ségrégation raciale (un détour par des toilettes de station-service suffit : une porte pour les messieurs, une pour les dames, et une planche pourrie pour les gens « de couleur »).

Au volant de sa Ford Sunliner, de plus en plus près de la date et du Texas fatidiques, Jake Epping dessine une grande fresque américaine aux couleurs contrastées, où le seul rêve, le seul temps qui vaille est celui des liens humains. S'il commence à se sentir chez lui, c'est parce qu'il rencontre ce que le passé a à offrir de moins spectaculaire, de plus attachant : les gens ordinaires. Jake s'éprend d'une femme d'autrefois : Sadie, grande bringue ravissante et maladroite, devient le coeur de la nostalgie, et le sentiment amoureux le seul âge d'or possible — « comme on a dansé », lui murmure-t-elle.

Quant à Kennedy et à son assassin potentiel, Lee Harvey Oswald, ils font l'objet de longues pages très documentées, mais jamais fastidieuses, sur fond d'enquête acharnée. Complot ou non ? Le tireur sera-t-il seul ? Faut-il s'en assurer pour l'éliminer ? Lorsque le roman devient texan, que tout s'emballe, l'exercice de style, brillant, haletant, ludique, reprend le dessus. Que se passerait-il si le trente-cinquième président des Etats-Unis survivait ? Quid de la guerre du Vietnam, des droits civiques, du rideau de fer ?... Battement d'ailes d'un papillon ici, tsunami là-bas. King joue allègrement avec les poncifs du genre, le ballet des paradoxes, les mille et une manières de résoudre le casse-tête des futurs multiples. Le passé résiste, tel un croque-mitaine dérangé dans son sommeil. Jake Epping parviendra-t-il à le vaincre ? Guérir des blessures du temps, mais aussi de son charme toxique, c'est beaucoup plus compliqué que ça. Pour connaître la réponse, il faut faire le voyage avec Stephen King. Parce que, comme disait Albert Einstein, « ce n'est pas le temps qui passe, mais nous qui passons dans le temps».




Zulu

Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du Kwazulu pour échapper aux milices de l’Inkatha en guerre contre l’ANC. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu’elles lui ont fait… Aujourd’hui, chef de la police criminelle de Cape Town, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs en Afrique du Sud : la violence et le sida. Une jeune fille est retrouvée cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. La cause du massacre semble être une drogue de composition inconnue. Neuman, qui enquête dans les townships sur l’agression de sa mère, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur. Ils ne savent pas où ils mettent les pieds. Si l’apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l’ombre de la réconciliation nationale.

« L'Afrique du sud d'aujourd'hui n'est pas ce paradis légal dont l'on aurait pu rêver avec l'élection de Mandela. Le passé a laissé des traces indélébiles. Les luttes internes entre opposants ont été aussi meurtrières que la répression du pouvoir blanc. Et la violence des blancs a trouvé une réponse dans l'opiniâtreté des noirs. Chaos et conflits ne se sont que déplacés, et ils existent toujours. L'apartheid n'est plus légal, mais il reste social.Dix-huit mille meurtres par an, vingt-six mille agressions graves, soixante mille viols officiels (probablement dix fois plus), cinq millions d’armes pour quarante-cinq millions d’habitants : comment la première démocratie d’Afrique pouvait être le pays le plus dangereux du monde ? »


Ecrit en 2008, à la veille de la coupe du monde de football en Afrique du Sud, Zulu ne pouvait prévoir que le tristement célèbre Eugène Terre’Blanche, inspirateur non dissimulé du personnage de Joosp Terreblanche, serait assassiné le 3 avril 2010 dans des circonstances aussi sauvages que ce que le roman peut décrire. Car ce qui ressort en premier lieu de la lecture de Zulu, c’est la violence, cette violence sans limite dans laquelle on ne peut même pas définir les camps des belligérants tellement ils sont nombreux. Et lorsque cette violence s’allie à la recherche scientifique et à la guerre bactériologique menée pendant toutes ces années par l’Afrique du Sud, lorsque les laboratoires pharmaceutiques poursuivent leurs expérimentations sur l’homme dans ces pays d’un autre monde, quel espoir reste-t-il d’une vie meilleure ?

J'ai hâte de voir le film qui vient d'être adapté du roman, avec Forest Whitaker et Orlando Bloom.

samedi 31 mai 2014

La châtelaine du Liban

1922. Le capitaine Lucien Domèvre, un jeune officier méhariste en poste au Levant, alors sous mandat français, a été blessé dans des combats contre des tribus bédouines. Soigné à l’hôpital Saint-Charles à Beyrouth, il s’éprend d’une jeune infirmière, Michelle, fille du colonel Hennequin. Ce dernier croit bien faire en obtenant que son futur gendre soit nommé à Beyrouth au deuxième bureau.

Homme droit et patriote, habitué à la dure vie du désert, Domèvre va découvrir la douce vie coloniale du Levant, cette brillante et riche société cosmopolite adonnée au plaisir, et s’y perdre. Le capitaine Walter, héros méhariste, ami de Domèvre, la décrit ainsi : « le matin, une heure de bureau, pour la forme ; l’après-midi, citronnade et tennis avec les petites jeunes filles aigres; à sept heures, cocktail avec les femmes mariées plus ou moins jeunes ; la nuit, whisky, et les filles de music-hall à qui tu iras demander la dispersion du vague à l’âme que t’auront laissé tes flirts du jour. » Sans compter les intrigues, dont celle de l’alter ego britannique de Domèvre, le pittoresque major Hobson.

Domèvre va surtout rencontrer la comtesse Athelstane Orlof, mystérieuse Anglaise, veuve d’un diplomate russe, admiratrice de l’aventurière lady Esther Stanhope. Elle possède l’étonnant château du Kalaat-el-Tahara, ancienne forteresse franque des Templiers. Toujours prise entre pouvoir et opulence, la châtelaine du Liban collectionne les amants; Domèvre ira jusqu’à tout sacrifier pour Athelstane: Michelle, sa fortune et son honneur.

Avant de sombrer dans la folie, il sera secouru in extremis par l'altier Walter, qui saura ramener Domèvre vers le désert et la virile amitié des méharistes.

Les couleurs, la lumière, les odeurs du Liban se retrouvent toutes entières dans ce romans qui pourrait presque se dérouler de nos jours.


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vendredi 30 mai 2014

Lascaris, espion de Napoléon

Dans un chapitre de La châtelaine du Liban de Pierre Benoit, que je suis en train de (re)lire, est cité Lascaris, espion de Napoléon en Arabie. Mais qui est-il?
http://www.france-arabie.com/upload/chevalier_lascaris.pdf

http://ema.revues.org/766#tocto1n3

dimanche 25 mai 2014

Les Médicis

Ils ont donné deux reines à la France, des papes à la chrétienté, et Florence leur doit ses heures les plus glorieuses. Princes prodigieusement populaires, riches et puissants, grands mécènes, les Médicis ont durablement marqué leur temps.
Depuis l'avènement de Côme l'Ancien, "Père de la patrie", au début du XVème siècle, jusqu'à l’extinction de la lignée avec la mort de Jean-Gaston en 1737, leur histoire n'est que révoltes, exils, assassinats, trahisons, jeux de pouvoirs et amours violentes.

Digne des meilleurs romans, elle inspire la verve de l'historien Dumas. Et l'histoire selon Dumas est une histoire où le sang coule, des complots se trament, des têtes tombent.

Menacé de faillite, Alexandre Dumas se réfugie à Florence en 1840, où il est chargé d'écrire le texte de la Galerie de Florence, renfermant gravées les œuvres conservées aux Offices. Ce superbe ouvrage s'ouvrait sur les Médicis, hommage à la famille qui avait fondé l'un des plus beaux musées du monde, cette galerie des Offices qui est, au fond, la trame de cet ouvrage.

Cette excellente édition cite les sources fort nombreuses que l'auteur a lui-même indexées, mais rectifie aussi quelques erreurs dans les noms des protagonistes que l'on pardonnera aisément à Dumas.

"Ainsi, avec la grandeur ascendante d'Avérard, de Jean de Bicci et de Côme, le Père de la patrie, l'art monte avec Cimabue, Giotto et Masaccio; avec Laurent le Magnifique, l'art fait une pause pour reprendre des forces: Léonard de Vinci, frère Bartholomée, Michel-Ange, Titien, Raphaël et André del Sarto naissent; sous Léon X, tout ce qui promettait tient, tout ce qui était fleur devient fruit, sous Côme Ier, arrivé au sommet de la puissance, l'art arrive à son apogée, et l'art et les Médicis, ne pouvant plus monter, commencent à descendre; les Médicis avec Ferdinand Ier, Côme II et Ferdinand II; l'art avec Vasari, le Baroccio, l'Allori, Jean de San Giovanni et Mathieu Rosselli; jusqu'à ce qu'enfin ils tombent ensemble, l'art avec les Gabiani et les Dandini, les Médicis avec Côme III et Jean-Gaston". Alexandre Dumas

La conjuration primitive

Une véritable épidémie de meurtres ravage la France. D'un endroit à l'autre, les scènes de crime semblent se répondre. Comme un langage ou un jeu.

Plusieurs tueurs sont à l'oeuvre, se connaissent. Très vite, l'hexagone ne leur suffit plus: l'Europe entière devient l'enjeu de leur monstrueuse compétition. Pour mettre fin à cette escalade de l'horreur, pour tenter de comprendre, une brigade de la section de recherche de la gendarmerie, aidée par un célèbre profiler, récolte les indices dans une véritable course contre la montre, de Paris à la Pologne, l'Espagne, l'Ecosse et enfin, dénouement final, dans le grand nord canadien.

De ces enfants parfaits qu'avait voulu le régime nazi au rassemblement d'un nombre considérable de détraqués aujourd'hui, cette conjuration primitive, inquiétante, terrifiante, nous plonge au cœur des pires déviances de la nature humaine.

samedi 17 mai 2014

L'homme inquiet

Mauvaise nouvelle : le fameux inspecteur suédois mélancolique et dépressif, Kurt Wallander, signe ici sa neuvième et dernière enquête, et va disparaître.
Grand-père d'une petite Klara, Wallander a réalisé ses rêves : vivre à la campagne avec son chien. Après avoir évoqué avec le commissaire la guerre froide et une affaire de sous-marins russes dans les eaux territoriales suédoises, le beau-père de sa fille Linda, ancien officier de marine, disparaît, puis c'est le tour de la belle-mère. Soupçons d'espionnage. Au profit de la Russie ? Des États-Unis ? Parallèlement à la police de Stockholm et aux services secrets, Wallander mène sa dernière enquête. C'est alors qu'il amorce sa propre plongée en profondeur : les années écoulées et les femmes de sa vie défilent. Et la petite Klara devient son ultime balise...
Né en 1948, gendre d'Ingmar Bergman, Henning Mankell partage sa vie entre la Suède et le Mozambique. Célèbre pour ses policiers, il est aussi l'auteur de pièces de théâtre, d'ouvrages pour la jeunesse et de romans.
La critique a salué comme il se doit le départ de ce héros.

Ce roman est le meilleur "Wallander", avec « Les Chiens de Riga » - il y a des points communs entre les deux, notamment dans la description du rôle trouble joué par la Russie dans ce coin de l'Europe, entre la Suède et la Lettonie. Cet "homme inquiet", c'est évidemment Kurt Wallander. Inquiet de ne plus savoir où va la société des hommes, inquiet de ne plus pouvoir répondre à toutes ses interrogations, inquiet du souvenir que laissent ceux qui meurent. Henning Mankell, mieux que jamais, réussit à équilibrer les besoins de l'enquête - les wallanderophiles reconnaîtront des allusions à toutes les précédentes aventures de l'inspecteur - avec le portrait émouvant d'un homme qui sent sa propre vie lui échapper.

jeudi 15 mai 2014

Petit tour à Mayotte

Son lagon de plus de 1500 km², l’un des plus grands lagons fermés du monde, fait le bonheur des amateurs de loisirs aquatiques. De juillet à octobre, les baleines séjournent dans le lagon avec leurs nouveau-nés. Les tortues pondent sur les plages de l’île et peuvent être observées dans quelques mètres d’eau. Les dauphins viennent fréquemment jouer dans les étraves des bateaux.
La richesse de la faune marine du lagon est impressionnante : perroquets, bonites, thons, thazards, chirurgiens, poissons coffre, mérous, balistes, demoiselles, murènes, poissons clowns dans leurs anémones, poissons anges, langoustes, poulpes, oursins, etc. Les coraux ont créé une architecture sous-marine sophistiquée. Même s’ils ont récemment souffert des conséquences d’El Nino, de nombreux sites ont été préservés ou sont en voie de reconstitution.

A la tombée du jour, les roussettes envahissent le ciel : cette grande chauve-souris, totalement inoffensive, se nourrit exclusivement de fruits. Le caméléon, petit reptile d’allure préhistorique, se dissimule parfaitement dans la végétation.

Parmi les nombreuses espèces d’oiseaux présentes à Mayotte, on citera le martin (cousin du mainate), les inséparables verts, les courlis, les guêpiers, le cardinal, dont le mâle possède une belle couleur vermillon, les martins-pêcheurs, les colibris, les aigrettes et les pailles en queue.

La forêt couvre près de 20 000 hectares. Il reste quelques zones de forêt primaire, relativement denses. Manguiers, bananiers, bois noir, canneliers, tamariniers, eucalyptus, teck, bambous, cocotiers… Mayotte est un véritable herbier tropical. Les baobabs sont nombreux sur l’île, plus particulièrement dans le sud. La forêt abrite des espèces endémiques telles que le maki (lemur fulvus mayottensis), lémurien proche des espèces de Madagascar.

A cet effet, une procédure de classement en réserve naturelle de l’îlot BOUZY est en cours d’exécution. Celui-ci devrait permettre de répondre pleinement aux exigences de préservation écologique de la forêt sèche naturelle et reconnaître l’action de protection des lémuriens réalisée par une association sur cet îlot.


Le conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres, établissement public national compétent à Mayotte depuis 1995, constitue un acteur central de la préservation des espaces naturels de Mayotte. Plusieurs sites ont d’ailleurs déjà été classés (la plage de Moya, la vasière des Badamiers, les falaises de Papani, la Vigie, le Dziani).

Avant d'attaquer, on commence ... par une petite pause!


 Puis un tour sur la plage (au passage, les roussettes sont pendues dans le grand arbre sur la photo): elles sont imposantes.



Le cratère du volcan Dziani: on en a fait le tour, sous l'orage! L'eau, d'un vert métallique, est tout à fait opaque. Sur tout un côté, les falaises tombent dans la mer. Belle randonnée, dont nous reviendrons tous crottés.








mercredi 14 mai 2014

22 - 25 avril: nouveau voyage à Diego-Suarez (Antsiranana)


Balade en quad (cliquer sur les photos pour agrandir): 

Le pain de sucre dans la baie de Diego (Nosy Ionjo). L’îlot est "fady", il est interdit aux humains. Les ancêtres y sont inhumés et leur culte se pratique sur les plages de la baie, sans accéder au massif rocheux.
La montagne des Français, ses baobabs endémiques et si particuliers, et son caméléon facétieux!











Petite halte sur la plage pour se reposer un peu: les kite-surfers s'en donnent à cœur joie! 







Le plus vieux baobab de la région

















Escapade sur la mer d’Émeraude, en boutre. 

La couleur de l'eau est fantastique - on comprend son nom. La sortie de la baie de Diego par la passe est calme, en revanche le retour, l'après-midi, sera très houleux!








A l'horizon, les kite-surfers aux anges. L'eau est à température idéale, le sable chaud, le poisson grillé du déjeuner sur la plage un régal. Un peu de plongée pour ramener quelques coquillages, et de magnifiques coups de soleil!







dimanche 20 avril 2014

Le gardien de phare

Annie vient de s'enfuir de chez elle, couverte de sang, en emmenant son fils dans ses bras. Elle se réfugie sur l'île de Graskär qui lui appartient et que les gens du coin appellent « l'île aux esprits » : ceux qui y sont morts la hantent à jamais. Elle prévient les parents de son ami d'enfance Mats Sverin pour qu'ils lui apportent de la nourriture. Mats est revenu habiter Fjällbacka après avoir travaillé plusieurs années à Göteborg. Il va la voir, ils passent la nuit ensemble et au réveil d'Annie il n'est plus là. On apprendra qu'il a été assassiné d'une balle dans la tête dans son appartement.
Une enquête difficile commence car Mats semble très mystérieux, personne ne le connaît vraiment, son passé n’est connu d’aucun de ceux qui travaillent avec lui.
C'est là que Patrick, notre inspecteur, entre en scène. Il assiste avec sa femme à l'enterrement de l'enfant mort-né d'Anna, la sœur d'Erica (à la fin de « La Sirène » on se souvient qu'Erica et Anna, toutes les deux enceintes, avaient eu un grave accident de voiture). Anna est un zombie, elle tient tout le monde à distance, rendant toute communication impossible.
C'est dans ce contexte lourd de tristesse que l'enquête démarre. Mats a été très violemment agressé avant de revenir à Fjällbacka, mais il a prétendu que c'était des jeunes loubards qu'il ne connaissait pas et que cela n'avait aucun rapport avec son travail dans une association « Refuge » qui s'occupe des femmes battues et les aide dans leurs démarches.
L'enquête fouille dans le passé et dans le présent. A la mairie, tout le monde semblait content de lui, mais Mats avait des doutes sur la comptabilité du projet à la tête duquel se trouve Erling, un homme que l'on a déjà rencontré dans un précédent livre (une émission de télé-réalité qui échouait ;  il avait alors fait un séjour de remise en forme où il avait rencontré Vivianne, et son frère Anders. Vivianne l'avait aidé à reprendre le dessus après le fiasco de l'émission).
En parallèle, Camilla nous raconte l'histoire d'une jeune femme Emelie, est arrivée sur l'île en 1870 où elle a vécu quelques années très dures avec son mari Karl et un homme odieux qui l'aide sur le phare.
L'enquête prend un tournant différent lorsque  la police est appelée car des enfants ont consommé de la drogue trouvée dans une poubelle, à côté de l'école, tout près de l'endroit où habitait Mats.
Le commissaire Melberg en profite pour commettre, comme à son habitude, une bévue lamentable, lourde de conséquences. Et on apprendra aussi que le mari d'Annie, mafieux notoire et violent, a été retrouvé mort, abattu chez lui.

Femmes   battues, perte d’un enfant, enfance maltraitée, poids du passé et du quotidien, joies et peines, trahison, mort, violence, chaque personnage a son histoire, de sorte qu’on retrouve systématiquement dans cet ensemble quelque chose qui peut nous accrocher et nous ramener à  notre propre quotidien. Finalement, on connait tous au moins l’un des protagonistes de ces histoires (surtout Erica) !

jeudi 10 avril 2014

L'île de Madagascar baptisée Saint Laurent par Diogo Dias

Diogo Dias, probablement né avant 1450 et mort après 1500, fut un navigateur et découvreur portugais.
On ne sait que peu de choses le concernant, les sources historiques n'étant que peu explicites à son sujet. Ainsi, on ne sait toujours pas si le Diogo Dias mentionné comme étant le traducteur d'une lettre de 1465 envoyée par la chancellerie allemande à un certain Alfons V. est le même que l'explorateur. En outre, dans les différents écrits qui le concernent, ce dernier peut être appelé Diego, Pedro ou Pêro et son nom s'orthographier Diaz.
Ce qui est certain, c'est que Diogo Dias partit en août 1487 en tant que capitaine d'un vaisseau d'approvisionnement avec son frère Bartolomeu Dias vers le cap de Bonne-Espérance. Le pilote de ce vaisseau était João de Santiago, qui avait précédemment accompagné Diogo Cão dans son voyage au fleuve Congo.
En tant que chroniqueur et écrivain sur le vaisseau de Vasco de Gama, Diogo Dias participa à la découverte du chemin maritime du Portugal à l'Inde. Étant responsable des récents comptoirs de commerce portugais à Calcutta, il fut fait prisonnier par les autorités locales mais parvint à s'enfuir.
Il participa ensuite à l'expédition de Pedro Alvares Cabral vers l'Inde et faisait partie de l'équipe qui accosta en avril 1500 au Brésil actuel. En raison d'une forte tempête, son vaisseau fut séparé de la flotte de Pedro Alvarez Cabral en mai 1500 au niveau du cap de Bonne Espérance. Son bateau explora donc les eaux de l'océan Indien à l'entrée de la Mer Rouge.
Plus tard, il a peut-être été le premier Européen à découvrir autour de juillet 1500 les îles de la Réunion et Maurice, toutes deux à l'est de Madagascar. Jusqu'à leur départ en 1575, les Portugais utilisèrent ces deux îles comme stations de ravitaillement en eau et en provisions pour leurs bateaux en route pour Goa en Inde et Malacca dans l'actuelle Malaisie.
Il fut également le premier Européen à apercevoir Madagascar le 10 août 1500 qu'il appela l'île São Lourenço (Saint Laurent). Après cela, il retourna au Portugal en contournant le Mozambique, sur la côte est de l'Afrique. Au large de Cap-Vert, il tomba par hasard sur les quatre bateaux de la précédente expédition indienne de Pedro Alvares Cabral, qui était comme lui sur le retour.

La date exacte et le lieu de sa mort restent inconnus.

samedi 22 mars 2014

Hellas, Hellas!

« Trente années d’écriture. La vie et l’écriture. L’ailleurs et l’écriture. Ecrire seulement pour être. Pour s’engager. Vers les autres. Avec les autres. Ecrire pour dériver de l’homme ancien. Ecrire pour dériver vers l’homme à naître. Rien d’autre ». C’est ainsi que Jacques Lacarrière résume ses parcours de vie et de littérature qui constituent, pour lui, une seule et même voie. Un parcours libertaire — il mit un point d’honneur à n’appartenir à aucune maison d’édition ni à aucune institution et à ne vivre que de sa plume — qui le conduisit, tout au long de son existence et sans qu’il sache en expliquer la raison, à suivre le seul fil conducteur déroulé par le hasard des voyages, parfois distendu, mais jamais rompu : celui de la Grèce.
Bien longtemps après son premier voyage, il s’étonne encore de cette attraction. « Je ne sais finalement pas au juste pourquoi (…) j’ai voyagé en Grèce depuis vingt ans et encore moins pourquoi j’écris ce livre si ce n’est pour faire partager ce que j’aime ». Il faut pour y trouver un sens, suggère-t-il, s’en remettre au fortuit et à l’accidentel, comme le faisaient les «augures antiques qui liaient le destin des hommes et des cités dans le vol des oiseaux, ou le bruissement du vent dans les chênes ».
Avec le temps, les images se mêlent dans la mémoire de l’écrivain, images « sans cesse surgissantes » et qui sont « autant d’énigmes, autant de langages secrets jalonnant un chemin» qui aura duré vingt ans, des premières tournées théâtrales avec la Sorbonne jusqu’à l’automne démocratique qui verra l’arrivée au pouvoir des Colonels et la fin d’une certaine Grèce, celle d’avant l’arrivée du tourisme de masse, de la modernisation des transports et de la pollution des rivages.

Ce que Jacques Lacarrière livre au lecteur, ce sont les souvenirs encore vibrants d’un pays non encore «apprêté et paré à l’occidental», un inventaire personnel «de la mémoire, du génie populaire et de la permanence de l’invention». Les séjours austères dans les monastères du mont Athos, les frêles caïques luttant contre la mer mauvaise, les airs lancinants du rebetiko, la vie insulaire à l’harmonie fragile, les amitiés littéraires, une représentation des Perses à Epidaure : bien plus qu’un simple récit de voyage, ce livre mêle poésie et pensées vagabondes, culture antique et connaissance intime du quotidien. 

Puzzle

Huit cadavres de randonneurs sont trouvés dans un refuge de haute montagne. Il semblerait qu’ils participaient à une chasse au trésor d’un genre particulier…


Ilan, lui, est un ancien adepte de jeux de rôle grandeur nature. Il a énormément pratiqué avec son ex-petite amie, à un point où cela était même devenu une véritable addiction. Désormais, il a une vie rangée. Pompiste dans une station-service, il habite dans la maison de ses parents disparus il y a deux ans.

Quand Chloé refait surface et lui dit qu’elle a trouvé comment intégrer le jeu Paranoïa, une chimère dans le monde de la chasse au trésor avec 300 000 € à la clef, il ne peut résister et se retrouve embarqué dans une quête qui l’emmènera, avec sept autres participants, dans un asile psychiatrique laissé à l’abandon depuis de nombreuses années.