samedi 7 juin 2014

Zulu

Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du Kwazulu pour échapper aux milices de l’Inkatha en guerre contre l’ANC. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu’elles lui ont fait… Aujourd’hui, chef de la police criminelle de Cape Town, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs en Afrique du Sud : la violence et le sida. Une jeune fille est retrouvée cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. La cause du massacre semble être une drogue de composition inconnue. Neuman, qui enquête dans les townships sur l’agression de sa mère, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur. Ils ne savent pas où ils mettent les pieds. Si l’apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l’ombre de la réconciliation nationale.

« L'Afrique du sud d'aujourd'hui n'est pas ce paradis légal dont l'on aurait pu rêver avec l'élection de Mandela. Le passé a laissé des traces indélébiles. Les luttes internes entre opposants ont été aussi meurtrières que la répression du pouvoir blanc. Et la violence des blancs a trouvé une réponse dans l'opiniâtreté des noirs. Chaos et conflits ne se sont que déplacés, et ils existent toujours. L'apartheid n'est plus légal, mais il reste social.Dix-huit mille meurtres par an, vingt-six mille agressions graves, soixante mille viols officiels (probablement dix fois plus), cinq millions d’armes pour quarante-cinq millions d’habitants : comment la première démocratie d’Afrique pouvait être le pays le plus dangereux du monde ? »


Ecrit en 2008, à la veille de la coupe du monde de football en Afrique du Sud, Zulu ne pouvait prévoir que le tristement célèbre Eugène Terre’Blanche, inspirateur non dissimulé du personnage de Joosp Terreblanche, serait assassiné le 3 avril 2010 dans des circonstances aussi sauvages que ce que le roman peut décrire. Car ce qui ressort en premier lieu de la lecture de Zulu, c’est la violence, cette violence sans limite dans laquelle on ne peut même pas définir les camps des belligérants tellement ils sont nombreux. Et lorsque cette violence s’allie à la recherche scientifique et à la guerre bactériologique menée pendant toutes ces années par l’Afrique du Sud, lorsque les laboratoires pharmaceutiques poursuivent leurs expérimentations sur l’homme dans ces pays d’un autre monde, quel espoir reste-t-il d’une vie meilleure ?

J'ai hâte de voir le film qui vient d'être adapté du roman, avec Forest Whitaker et Orlando Bloom.

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