samedi 26 mai 2012

Sainte Marie, royaume des bandits et des pirates

L'île Ste Marie, la baie d'Antongila et la côte Est de Madagascar furent le repaire des pirates entre la fin du XVIIème et le début du XVIIème siècles. Les trésors des Caraïbes étaient alors épuisés et les patrouilles navales de France et d'Angleterre réduisaient encore les profits des flibustiers. Madagascar, en revanche, offrait un emplacement idéal pour attaquer les navires marchands naviguant par le cap de Bonne-Espérance, entre l'Europe et l'Extrême-Orient. L'île Ste Marie et la baie d'Antongila leur servirent alors de centre d'opération.
On estime que la population de pirates installés dans l'Est de Madagascar frisa le millier à son apogée. Parmi eux figuraient les noms de John Avery, William Kidd ou encore Olivier Levasseur, surnommé "la Buse", qui finit pendu en 1730 à la Réunion. Certains se marièrent à des femmes des tribus locales, donnant naissance à un groupe ethnique appelé Zanimalata. Ratsimilaho, fils du pirate anglais Thomas White, marqua ainsi profondément l'histoire de la côte Est de Madagascar et des Betsimisaraka.
John Avery, pirate anglais, s'établit vers 1695 dans la baie d'Antongila d'où il lança une attaque contre un maharajah moghol en route vers La Mecque. Outre son butin, Avery captura la fille d'un souverain oriental qu'il épousa. Il se proclama ensuite gouverneur d'Antongila. On ignore ce qu'il advint de lui, bien que certains historiens pensent qu'il finit sa vie en Angleterre dans l'anonymat.
Figure ambiguë de la côte Est, l'excentrique comte hongrois Maurice-Auguste de Benyowski s'enrichit pour sa part de la traite des esclaves. Nul ne sait comment cet ancien officier de l'armée autrichienne arriva à Madagascar en 1773, où il créa dans la baie d'Antongila la communauté de Louisville. Après avoir assis son pouvoir, il se déclara empereur de Madagascar. Son "empire" s'effondra tandis qu'il négociait avec le roi de France. Il revint en 1785 dans l'espoir de réaffirmer son autorité, mais il fut abattu à Foulpointe l'année suivante par des troupes françaises de la Réunion. Louisville disparut avec lui. Personne ne retrouva la trace de la ville ou de la tombe de Benyowski.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire